Une définition pas prise de tête

Classée comme un traumatisme crânien léger, la commotion cérébrale est une blessure bien plus fréquente qu’on ne le pense.

Encore aujourd’hui, on ne comprend pas totalement ce qu’il se passe lors d’une commotion. Ce que l’on sait par contre c’est que la commotion cérébrale a lieux lors d’un impact très important (environ 100 jets) dans un laps de temps très réduit , quelques millisecondes.

L’impact engendre des troubles neurologiques, parfois instantanément après l’impact, d’autre fois quelques heures après, avec des troubles habituellement résolutifs. Il y a plusieurs théories sur ce qu’il se passe, avec énormément de travaux scientifiques en cours. Mais aujourd’hui rien de concret. Ce que l’on sait, c’est que l’on retrouve des séquelles de micro-saignements au niveau du cerveau, non visible à l’imagerie mais uniquement au microscope, à la dissection.

Comment diagnostiquer la commotion cérébrale ?

Les symptômes ne résultent pas d’une lésion anatomique, mais d’un dysfonctionnement cérébral. Ce qui, en fait une pathologie qu’on ne peut pas diagnostiquer avec un scanner. Mais voici les signes que l’on peut observer suite à un impact :

  • Crise d’épilepsie avec tension et convulsion.
  • Perte d’équilibre.
  • Crise tonique posturale : la personne se fige dans la position du choc.
  • Yeux dans le vague, avec une attitude de personne dans le flou.
  • Une démarche étrange, pas de perte d’équilibre mais désordonnée dans les gestes avec perte de performances habituelles.
  • Le classique « K.O. »

Ces signes permettent d’être certain du diagnostic, mais ils ne sont pas toujours présents. Ainsi, dans le milieu sportif cela peut rendre la prise en charge plus difficile.  D’autres symptômes peuvent apparaître à la fin d’un match, après la douche ou même le lendemain.

Les symptômes ressentis

Une commotion n’est pas grave. La réelle gravité est de faire une seconde commotion sans avoir récupéré de la première, lorsque on ne fait pas sortir le joueur, ou même que l’on reprend trop vite l’entrainement.

Comme il y a une atteinte neuronale, la personne qui a fait une commotion va être, mentalement, moins attentive, mais son corps aussi. Ainsi, le risque de blessure est bien plus élevé et peut durer plusieurs mois. Il devient donc beaucoup plus facile de se faire une entorse, une rupture de ligament, ou autre.

A court terme, la personne va présenter :

  • Une très grosse fatigue, telle que si elle avait dû réfléchir intensément durant des heures, comme pour un gros examen d’écrit.
  • Maux de tête.
  • Des pertes de mémoire d’une période plus ou moins longue.
  • Incohérences dans la parole.
  • etc.

Cependant, tout ces symptômes ne sont pas forcément tous présents en même temps et se résorbent dans la majorité du temps en quelques jours. Si les symptômes persistent plus de 15 jours, il faut absolument consulter un neurologue.

A long terme, et surtout si le repos après une commotion n’est pas respecté, d’autres symptômes peuvent se manifester :

  • Maux de tête lourds.
  • Difficulté à se concentrer.
  • Irritabilité.
  • Sensation d’être au ralenti.
  • Difficulté à se souvenir.
  • Nervosité ou anxiété.
  • Confusion.
  • Somnolence.
  • Etc.

Quels sont les risques d’une ou plusieurs commotions cérébrales ?

Plusieurs risques sont observés. Tout d’abord a court terme, il y a une diminution de la performance intellectuelle et sportive. Cette diminution peut durer plus longtemps que la durée des symptômes cités plus haut.

Il y a aussi une augmentation des risques de faire une nouvelle commotion, avec un choc moins important que le premier.

Dans certains cas, lorsque l’on n’a pas détecté la commotion, ou que l’on n’a pas respecté assez de repos après une commotion avérée, il peut y avoir le syndrome du 2eme impact. Les conséquences sont souvent bien supérieures à la première, avec un choc de puissance nettement moindre que le premier. Cependant le risque de mortalité est bien plus élevé dans ce cas.

Il est donc très important de respecter un délai de récupération après une commotion cérébrale.

A long terme on peut retrouver des lésions au niveau des cellules du cerveau pouvant entrainer :

  • La dépression.
  • De l’anxiété.
  • Des violences verbales et physiques.
  • Difficultés avec les exercices de précision.
  • Trouble de mémoire.
  • Perte d’équilibre.
  • Tremblement.

Les études sur les troubles à long terme sont encore en cours, on ne sait pas encore tout sur le sujet.

Alors qu’est-ce qu’il faut faire ?

En conclusion, si vous pensez avoir eu une commotion cérébrale il y a peu de temps, il faut se faire accompagner par quelqu’un à l’aise avec le sujet pour adapter votre reprise sportive.

Si vous présentez des symptômes sur le long terme, il est important de consulter un neurologue dans un premier temps. Mais aussi de consulter votre ostéopathe pour vous aider à la récupération.

Le but étant de prévenir les récidives avec une reprise progressive, et surtout ne pas se blesser plus gravement par la suite. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à me contacter !


Références :

World Rugby : Approche de la commotion

Dr BRAUGE David Neurochirurgien CHU-Toulouse Purpan; Référent de la ligue nationale de rugby; membre de la FFR

Mr ESTEBANEZ Hervé Osteopathe D.O. Enseignant à l’Institue Toulousain d’Ostéopathie, Superviseur de la Vidéo Médical pour la FFR

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